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mon enfance

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 Patrick PALLIER

    Je serai né le jour de la capitulation de l'Allemagne nazie, quai de Tounis à Toulouse. Depuis, Toulouse a réaménagé les berges de la Garonne en d'agréables promenades, qui en été accueillent des festivals et se transforment en plages.

quai de Tounis à Toulouse

Le quai de Tounis à Toulouse

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Dans une rue de Toulouse

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      Nos parents: Pierre-François (Pierrot) et Jacqueline (appelée "Lilli" par ses frères et soeurs, puis "Jacquotte" par les parents de mon père) se sont connus à la fin de la 2ème guerre mondiale, à la piscine municipale de Toulouse. Papa se vantait d'y être venu au secours de maman, dans le grand bain, rencontre qui aurait généré leur union.

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Une piscine de Toulouse

Toulouse en 1945

 

Mon père me dit qu'il avait renoncé à un stage de formation de pilote de chasse aux Etats-Unis, pour une aventure toute aussi périlleuse, celle de devenir: père de famille.

Vue aérienne de l’ancienne caserne Compans-Caffarelli à Toulouse en 1977.

Vue de l’ancienne caserne Compans-Caffarelli à Toulouse en 1977. (©Archives Municipales de Toulouse/2Fi707)

  

 

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la place du Capitole

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Notre enfance en Allemagne

 

  Peu de temps après ma naissance, mon père fut affecté en R.F.A. où il dut échanger l'énorme dépanneuse "Diamondt" dont il avait la charge dans un convoi de véhicules militaires, contre la Buick rutilante du général MURTIN. Et le fait d'avoir selon lui rapidement "empaillé" cette nouvelle monture, aida peut-être à sa ré-orientation vers l'arme des Transmissions "Air" dont l'Horninsgrinde était un des composants de l'époque.

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Dépanneuse Diamondt T-969a

Le mont Horninsgride en Forêt Noire

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                                                 Inspection à L'Hornisgrinde (1950)                                                 Papa (à gauche) posant avec la (encore intact) Buick du général Murtin

          Notre père aimait beaucoup les chiens (surtout les gros et les loups). Il déclarait volontiers que pour lui, l'éducation de ses enfants s'apparentait au dressage de ces animaux. Donc, l'aîné de la portée que j'étais, fut rapidement suivi un an plus tard, de notre soeur: Dominique (Domy) et l'année suivante de notre frère: Christian. Tous deux naquirent à Lahr (https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9roport_de_Lahr).

La ville de Lahr

Sept années plus tard, naquirent les deux derniers louveteaux de la portée: Gilles-François, à Saint-Mandé en 1953 et Pierre-Eric à Dakar en 1955.

     

                               Domy et Christian (nés à Lahr)

Images du Terrassenbad de Lahr

 

                           

        Bettina (cocker à Papy)  et sa portée

Nos chiens:   

       

  Looping 1949                        Corsaire 1956                        Nora 1964                       Peggy 1979

 

    Après Lahr, nous rejoignîmes Ottenhöfen près de la frontière française, un charmant petit village de Forêt noire, au pied du mont Hornisgrinde où travaillait notre père.

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                     paysage de la Forêt noire (Schwartzwald)

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Le lac Mummelsee

        Le lac "Mummelsee" (entre Ottenhöffen et le mont Hornisgrinde) et le "BergHôtel" tenu alors par un camarade à papa, sur le lac Mummelsee

Ottenhöffen (en Forêt noire)

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          Le  village était traversé par un petit torrent de montagne, figé de glaces en hiver. Nous résidions à l'étage d'une maison allemande, sous les combles de cette vaste maison rurale, à l'orée d'un bois. Derrière celle-ci se trouvait un verger de mirabeliers, dont nous nous régalions en saison, de ses fruits fraîchement tombés au sol. Nous y menions également la chasse aux salamandres qui vivaient dans les ruisseaux de la colline. Du haut de ce pré adossé à l'orée d'un bois, la vue donnait sur Ottenhöfen et sa toute petite gare, où venaient buter de petits trains de randonneurs. Parfois, l'arrivée d'une grosse locomotive à vapeur haut-le-pied, animait ce paisible bourg, par le bruit qui s'en suivait.

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Locomotive à vapeur de la Deutsch Bahn                      Ottenhôfen(la gare)                    le pont principal

     
    

Les 12 incontournables de la Forêt Noire

 

          Devant la maison passait une petite route dont nous étions séparés par un grand et solide portail. Celui-çi protégeait surtout le facteur des attaques irrépressibles de notre berger allemand «Looping», façe à toute formes d'uniformes. Nous vivions presque de plein pied avec la nature et jouions avec des enfants allemands voisins. Durant l'occupation de l'Allemagne, nos rapports avec les habitants étaient parfois délicats. D'autant que j'avais accidentellement, cassé d'un coup de pierre la vitrine d'un magasin local de porcelaines. Cette accident avait coûté fort cher à mes parents (mille marks) et mon père dit m'en avoir surtout voulu de ma... maladresse et elle ne fut pas  la seule. Plus tard, Domy poussa (mais toujours accidentellement) un enfant du voisinage dans la fosse à purin. Heureusement les allemands étaient étonnamment tolérants avec les jeunes enfants.
          Je garde de l'appartement où nous vivions, le souvenir d'un parquet qui à chaque fois que nous jouions dessus, plantait immanquablement de cuisantes échardes dans nos mains et nos genoux.

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        Je me souviens de certaines journées passées dans l'herbe jouxtant la piscine municipale champêtre, dont la sonorisation nous dispensait généreusement des tyroliennes tout au long de la journée. Est-ce pour cette raison, ou plus simplement parcequ'ils étaient heureux, que nos parents et plus particulièrement notre père, chantait souvent des airs d'opérettes à la maison.

La baignade-piscine naturelle d'Ottenhöffen en forêt noire.

musique tyrolienne

 

La vallée du Rhin en Allemagne

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        Mais notre long séjour (près de 7 ans) en Allemagne prenait fin et j'ai souvenir, car j'étais désormais: "un grand", en 1953 de notre voyage de retour en France, de quelques fugitives images, notamment le franchissement du pont de métallique de Kehl marquant la frontière, par notre convoi ferroviaire.

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le pont ferré de STRASBOURG-KEHL à la frontière franco-allemande

(reconstruit à plusieurs reprises)

 

 

 

A Paris

 

      A Paris, nous nous sommes retrouvés à six, entassés dans le deux pièces d'un hôtel réquisitionné, situé rue Condorcet dans le 9ème arrondissement.

Cet appartement en étage était situé à proximité du square d'Anvers et de la butte Montmartre.

La placette triangulaire ci-dessous, marquait l'intersection des rues Rochechouart, Turgot et Condorcet. Le café à droite, est celui où le conducteur de la "Traction AV" entre les roues desquelles était passé dans sa chute notre frère Christian (sans dégats apparents), café où le conducteur choqué n'eut lui pas moins besoin d'un remontant pour se remettre de sa frayeur.

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Vétus de nos blouses grises et de nos galoches, nous fréquentions l'école communale de la rue Turgot.

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le site actuel de cette école: http://ec-15-turgot.scola.ac-paris.fr/?lang=fr

      Ma classe à l'école primaire Turgot (je suis le 3ème à partir de la droite au rang du fond)

Nous y étions si nombreux, et la cour à l'arrière si petite, que toutes les classes ne pouvaient s'y trouver en récréation à la fois. L'établissement était vieillôt et sentait l'encaustique, sa façade donnait sur la rue Turgot qu'à la sortie des cours, nous dévalions en pente jusqu'au carrefour des rues Turgot, Rochechouart et Condorcet.

   

 

     

                        Le square Willette et Montmartre

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          Nous allions parfois prendre l'air plus haut avec maman, square d'Anvers, au bas de la butte du Sacré-coeur de Montmartre où sur les pentes de la butte, au square Willette, escaladant la butte, par des allées torves, jusqu'au pied de la blanche basilique. Souvent nous nous amusions, les bras plongés dans l'eau du bassin, en essayant d'éviter les coups de sifflets stridents et brefs des gardiens du square, vêtus à l'époque, comme les "hirondelles" d'un képi et d'une pèlerine. Je ne me souviens pas que nous soyons montés à l'époque, jusqu'à la Place du Tertre, car voir déjà Paris à nos pieds du Sacré-Coeur, suffisait amplement à notre bonheur.

En vrais poulbots, nous usions nos fond de culottes sur les rampes d'escaliers parallèles au funiculaire, contrôlant habilement le freinage, de nos mains serrées sur la rampe, avant de sauter avant la fin de la descente.  

   

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A l'autre bout de Paris, habitait nos grand-parents paternels à qui nous rendions parfois visite. Ils habitaient un pavillon, invisible de la rue Vercingétorix (14ème), car enchâssé entre entre un immeuble et les voies ferrées d'accès à la gare Montparnasse. Parfois, une locomotive à vapeur passait à l'aplomb, nous écrasant de sa masse noire et ferraillante. Devant le pavillon, survivait un rectangle de verdure et quelques arbres anémiés régulièrement enfumés.

Face au pavillon se trouvait l'atelier de l'éditeur Pierre Larive, l'ami de mes grands-parents, dont les collections numérotées de Diderot, Stendhal et Mérimée, sont aujourd'hui très recherchées par les amateurs du genre. Pierre Larive, orphelin, était le parrain de papa et aurait été sauvé de l'alcoolisme par ma grand-mère: Julia (Juliette). Avait-elle héritée cette générosité de son père François SAURIAC ? qui, basson à Radio-Limoges, disait mon père, avait ramené au retour d'un concert au petit matin, un cheval, destiné à l'équarrissage et de surcroît borgne, à la maison.

Pierre se caractérisait, par une voix exceptionnellement grave, un regard clair et un calme qui tranchait sur l'effervescence familiale. 

 

Pour Julia, son fils est toujours resté « Pierrot », tandis que maman était appelée par elle: « ma petite Jacquotte » et sa fille monique: « pépée »

   

                       Julia, sa fille: Monique, Jacquotte et Pierrot (devant le pavillon, rue Vercingétorix)

Rue Vercingétorix aujourd'hui

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1953 naissance de Gilles-François

          Je me souviens que dans le salon du pavillon de nos grands-parents trônait au mur, un grand tableau représentant un grand voilier sous le vent. Ce tableau avait été réalisé par un peintre « grand prix de Rome ». Mais l'artiste n'était pas au fait de l'aérodynamique, puisque les flammes du haut des mâts flottaient vers l'arrière dans la course du bateau, et non selon le sens du vent qui s'engouffrait dans les voiles. Etait-il déjà possible qu'à cette époque, un voilier aille déjà plus vite que le vent qui le poussait ?
         A ces moments, nous nous déplacions dans Paris avec l'automobile des grand-parents, une Renault PrimaQuatre je crois, car à cette époque la densité de circulation n'était pas celle d'aujourd'hui. C'était une berline noire très carrée, de forme et de couleur semblable à tant d'autres. Elle fut suivi, d'une 4cv Renault auxquelles nos grands-parents paternels restèrent fidèles très longtemps, jusqu'à la mort accidentelle de ma grand-mère Julia sur les routes niçoises. A Paris, la 4cv représentait pour notre "parisien" de grand-père, la voiture idéale pour la ville.

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      Renaut Prima Quatre                                                   Renault 4cv

              Notre grand-père paternel Gabriel PALLIER (marié à Julia SAURIAC) était pilote de chasse en 1918 durant la1ère guerre mondiale, puis de 1939 à avril 1940 durant la seconde. J'évoque dans la 2ème partie de ce site ce que j'ai appris de sa carrière militaire (essentiellement auprès du Service Historique de la Défense du fort de Vincennes) .

         

               Gabriel PALLIER et Julia SAURIAC

         Notre grand-père maternel quant à lui: Jacques OULES prononcer: "Oulès" (marié à Jeanne IDRAC) a également fait une carrière militaire dans l'infanterie coloniale qu'il a fini au grade de capitaine de réserve. Durant sa carrière il a fait des séjours en Indochine et en Afrique et a eu durant la campagne de France de 1940 sous sa responsabilité, une compagnie de tirailleurs sénégalais où il y fut d'ailleurs blessé d'un éclat d'obus à un pied.

                   

Georges OULES             Jeanne, Georges  et Jacqueline OULES à Kindia (Guinée)      Jeanne OULES (née IDRAC)

 

 

 C'est à Paris, que je découvris l'aviation de l'époque. D'abord celle, calme et virevoltante d'Issy-les-Moulineaux, puis celle vive et tonnante des salons de l'aéronautique au Bourget. D'autant que les pilotes français de Dassault Mystère IV (notamment le colonel Conztantin ROZANOFF) venaient de découvrir comment diriger les bangs soniques vers la foule et ne s'en privaient pas.

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Stampe SV-4

 

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     Dassault MD-450 Mystère IVA et "Kostia" ROZANOFF

Rozanoff sur Mystère IVN

    Historique du Dassault Mystère IV

 

      Nous ne restâmes que deux ans à Paris, dont une «courte» interruption de deux mois de vacances d'été au château de Cressé en Charente, où nous allions découvrir: les chants de marches et la campagne française, ses fleurs et les moissons d'été, alors que maman se remettait lentement de la naissance de notre frère Gilles-François. Je nouais à Paris de solides amitiés avec des « pôtes » parisiens, que notre éloignement allait malheureusement, rapidement me faire oublier.

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 Le château de Cressé et la campagne charentaise en été     

  

 

 

Le Sénégal

 


         Papa était muté à la base aérienne n°160 de Ouakam à Dakar (Afrique Occidentale Française) pour deux ans en 1953. Il rejoignit son affectation par les moyens du transport aérien militaire (T.A.M.), sur DC-3 « Dakota » en survolant par plusieurs escales, la Méditerranée.
         Pour la famille, nous fûmes mieux lôtis et eumes droit à l'avion au départ d'Orly, via Marseille-Marignane jusqu'à Dakar. Notre voyage s'effectua de nuit sans problèmes, sur une Douglas DC6B de la compagnie "Union Aéromaritime de Transport" ou UAT(à l'origine: TAI), cet avion poursuivant son périple sur: Bamako, Conakry et Abidjan.

Il avait été question initialement, que le voyage se déroule en De Havilland Comet I, mais ce nouvel avion de ligne à réaction venait d'être interdit de vol après plusieurs accidents graves. Par la suite l'on sut qu'ils furent dûs à l'apparition de criques microscopiques de ruptures sur la cellule.

Douglas DC-3 et DC-6B et De Havilland Comet 1 de l'UAT

  

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         Durant notre séjour de deux ans à Dakar, nous allions changer à trois reprises de lieu d'habitation. A début, nous avons aménagé au rez-de-chaussée d'une maison toute blanche, isolée au milieu de la médina. Malheureusement, celle-ci s'avéra régulièrement envahie par l'eau à chaque orage, car bâtie au-dessous du niveau du sol. Nous comprîment alors, l'utilité des lits gigognes à étage, en haut desquels nous nous réfugions, pendant que nos parents écopaient.

      

Jacquotte, place Protet (*)   Notre 1ère maison à Dakar (dans la Médina), puis à la "SICAP Karak" avec Dick  Renault Juvaquatre

(*) fondateur de la ville de Dakar (senegalou.com)

       Mais nous dument quitter cette maison, pour nous rapprocher de Ouakam, dans une modeste villa mitoyenne d'un lotissement nommé « SICAP » proches du point « E ».

Point « E » où se trouvait l'école publique à laquelle nous nous rendions à pied, en franchissant une voie ferrée. Il s'agissait d'une école publique et mixte (en sexe et en couleurs). C'est là, que j'ai pu observer l'envol dans le ciel d'un toit de paillote emporté dans le ciel lors d'une tornade.  

     

Taxi-bus               Baobab de l'ellipse, au Point E (abattu en 1971)              manioc

   

                 Les SICAP(banlieues)                      paillote dans la médina (1955)              un pavillon du Point E

       

        Ma classe à l'école primaire du Point E (je suis le 4ème à partir de la gauche au dernier rang)

                         celle de Dominique (au centre du 2ème rang)               

                       celle de Christian (tout à fait à gauche au premier rang)

          Nos voisins de maison étaient africains et nous offraient lors de leurs fêtes, au travers de la haie de séparation du jardin, de merveilleux beignets, gras à souhait. Tandis que, nous nous appliquions avec acharnement, a faire « griller » toute la végétation de notre jardinet en l'arrosant abondamment aux heures chaudes. Seuls, je crois, quelques bananiers survécurent à cette volonté de bien faire.

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1955  -  La plage de N'gor (1955)                     un hydravion Short "Sunderland" de l'aéronavale         le porte-avion "Arromanche" de retour de Suez

          Chaque week-ends de gros hydravions blancs « Short Sunderland » procédaient à des larguarges de parachutistes sur la baie.
Quand à moi j'étais amoureux de ma petite voisine: « Josette » au joli minois et à la peau claire et tachée de rousseur, vêtue d'un éternel gilet de laine.
Elle était la fille d'un mécanicien et cela aurait bien pu être utile à notre voiture, une vieille Renault Juvaquatre noire qui rendit l'âme à l'entrée de la cité, un soir en crachant des flammes par son pôt d'échappement. Ce drame mécanique, nous contraint ensuite a utiliser les autocars militaires pour nous rendre à la plage d' N'Gor afin d'y apprendre à nager afin de nous baigner sans risque.                             
                    
         Face à cette plage se trouvait l'île de N'Gor que papa choisit de rejoindre à la nage, pour se poser sur... un banc d'oursins. Je me souviens du long travail de patience de maman ce soir-là, extrayant une à une (surtout sans les casser) à la pince à épiler, les épines d'ursidés profondément enfoncées dans la chair. J'ai également le souvenir d'une pneumonie carabinée contractée par mon père au retour d'une séance de tirs dont il faillit ne pas réchapper. Nous prenions notre revanche sur les animaux marins, en allant au mess manger la langouste dominicale.

        Dans les haies de la SICAP, nous chassions les caméléons, dragons miniatures, en les faisant virer de couleur du vert au gris, une fois qu'il se savaient découverts.

 

      Caméléon

        Les jours de Ramadan les moutons; attachés à un piquet dans les jardins, étaient égorgés selon le rite. Nous observions fascinés, le sang s'écoulant de la gorge des bêtes sacrifiés. La brousse se trouvait directement derrière nos maisons, avec ses thermitières géantes, ses serpents et les chacals (ou des hyènes ?) venant jusque dans nos jardins, fureter la nuit.
      Parfois, nous allions assister à des concours de steeple-chase, sur une belle pelouse verdoyante "tondue à l'anglaise" et à grand renfort d'arrosages alors que le rationnement en eau existait déjà. Nous étions aussi à l'époque, régulièrement survolés par des avions épandeurs de DTT, sans savoir que ces produits pouvait à terme, nous être également néfastes.

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                                        nos parents à Dakar (1954) 

                
         Notre dernière habitation à Dakar, fut un appartement au dernier étage d'un immeuble de la cité des « aviateurs », citée neuve et contigûe au casernement de la base aérienne de Ouakam. Nous y étions réveillés au son du clairon, mais luxe suprême: maman disposait d'un cuisinier et d'une femme de ménage.. Nos nuits étaient ponctuées des coassements des crapauds-buffle et des films du cinéma en plein air proche, où étaient surtout passés des films de Fernandel, dont les sourires aux grandes dents blanches plaisaient beaucoup. Les murs intérieurs du camps étaient tapissés de bougainvilliers d'un rose éclatant.

   

Christian, Domy et moi à Dakar (1955)        sur la plage d' N''Gor                l'écran du cinéma en plein air de Ouakam

 

 

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la plage et l'île de N'Gor aujourd'hui

 

D'immense baobabs situés derrière notre bâtiment, nous servaient de terrain de jeux et nous mangions leurs fruits dits «pains de singe», filandreux et au goût acide.

   

le baobab et son fruit le pain de singe

     

Les pavillons de Ouakam face à notre immeuble  Notre immeuble à Ouakam  Bal masqué, Pierrot (de face en armure de chevalier)

        Les fêtes étaient assez fréquentes, et je me souviens que nos parents avaient participé à un bal costumé. Mon père était revêtu d'un armure entièrement faite de carton qu'il avait réalisée avec notamment des assiettes en carton aux articulations, le tout peint de couleur aluminium du plus bel effet. Malheureusement le premier prix fut remporté par un robot équipé de feux multicolores, réalisé par des imbattables mécaniciens.     

        Souvent en fin de journées, nous nous rendions à la plage la plus proche située en bas du casernement, pour capturer les alevins restés prisonniers dans  les trous des rochers, qui s'étaient laissé surprendre par la descente de la marée ou observer le retour des pirogues colorées des pécheurs, attendant la « bonne » vague afin de les poser délicatement sur le sable. Mais ce séjour au Sénégal nous parut bien court, car au bout de deux ans, soit dès 1956, il nous fallut rentrer en métropole. Notre dernier frère Pierre-Eric est né à Dakar en 1955.

   

Pierre-Eric, porté par sa nounou: Rockaya N'Gaye

  un-transport-du-desert-1.jpg  pirogues-de-peche-senegalaises.jpg

   l'Architecture à Dakar aujourd'hui

Notre retour en France, sur le paquebot "Djenné" de la Cie de navigation Paquet

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     Nous retour en France s'est effectué avec des militaires du contingent logés dans la cale. Nous allions nous en rendre compte à l'arrivée au port de Marseille où pour fêter leur retour, ils jetèrent à l'eau une grande quille de bois symbolique. Lorss de ce voyage, notre frère Christian ne souffrit pas comme nous du mal de mer et, bien entendu nous l'envions parce qu'il pouvait se nourrir, y compris de nos glaces servies au dessert. Ce vieux navire sentait la peinture et les graillons. Heureusement nous nous fîmes escale: à Las Palmas, à Casablanca puis à Tanger, ce qui nous a permis de prendre quelques réserves alimentaires à chacun d'entre eux, mais pas pour longtemps.
    Je garde à Las Palmas, le souvenir de la vision d'une eau cristaline, Casablanca sa blancheur
et Tanger sa fraîcheur bienfaisante sous l'ombre des arbres surplombant le port.


                 avant l'embarquement                          le départ                                      en mer

 

 

le retour en France



Aumont Aubrac (Lozère)

 

Papa se vit octroyer un congé de six mois à son retour. Il choisit de nous rejoindre à Aumont-Aubrac au milieu du Massif Central, où vivait: sa sœur Monique, son mari Gaston et leurs deux fils.

L'Aubrac

Aumont-Aubrac

      Situé à environ 1000 mètres, le climat du plateau de l'Aubrac nous fit le plus grand bien en rentrant d'Afrique. De plus, l'hiver 1956 fut particulièrement sévère et nous eumes une grande quantité de neige au point d'accéder difficilement à notre première maison à l'entrée du village. Déneigage d'autant plus nécessaire que papa avait acheté sa première voiture neuve, une berline Peugeot 203 gris-bleu (avec toit ouvrant et de chics pneus à flancs blancs).

         notre Peugeot 203                            nos logis à Aumont-Aubrac         avec nos cousins et leur père, Gaston.

     Le pré sur lequel se trouvait la maison, était bordé au fond  d'un talus, sur lequel passait la voie ferrée électrique: Paris-Béziers. Cette proximité, exacerbait notre imagination et nous vit réaliser dans le pré, une voie ferrée miniature ombragée de pieds de cigüe, tandis que nous y voyagions à l'aide de trains de marchandises, réalisés de boîtes ovales et plates de conserves. Cette méthode de création était assez inspirée de l'Afrique, qui nous permis de réaliser des objets avec de petits moyens.

     Tous les dimanches, nous retrouvions nos cousins ​​Arnaud et Pascal suivis d'un repas dans un restaurant local dont le menu commençait invariablement, par une généreuse bouchée à la reine, servie sur une nappe rouge. Une fois le repas terminé, nous allions ensemble, dévaler les pentes de la colline d'en face, en nous roulant dans l'herbe. Ce rendez-vous du dimanche, était parfois agité, ainsi comme lorsque notre père passant devant le restaurant de la gare, ne put éviter une rangée de canards imprudents engagés sur la rue enneigée. Heureusement le propriétaire du restaurant, décida ce-jour là, d'ajouter les victimes au menu, ce qui clôt l'incident.

     Ensuite, nous aménagèrent au milieu du village, dans une maison familiale appartenant à Mademoiselle Mallet. Une maison qui abritait un grenier plein d'anciens trésors. Le mobilier était aussi vieux que sa propriétaire et les chambres à l'étage, non chauffées, des lits recouverts d'épais édredons. Dans le grenier, entre les piles de vieilles cartes postales, nous avons trouvé un chaufferette, que nous avons utilisé brièvement comme luge. Dans la cour à l'extérieur de la maison, rouillait tranquillement la roue d'une pompe à eau à la retraite, nous l'avons abandonné après de nombreuses tentatives infructueuses pour la relancer, là s'annonçait la future débrouillardise de notre frère Christian .

Au-dessous de la maison, dans une courbe encaissée, les trains passaient régulièrement mais lentement. Combien de fois avons-nous posé des cailloux sur le rail, dans l'espoir de faire stopper le monstre de fer ... heureusement en vain.
 

Le franchissement de la Truyère par le viaduc du Garabit (Gustave Eiffel)


    A Aumont-Aubrac, je découvrais l'école religieuse dirigée par l'abbé Jean Lassalle. Elle était située au centre du village et faisait face aux monuments aux morts. J'ai gardé la mémoire dans cette école, de la prière obligatoire le matin et de nos glissades d'hiver debouts sur la glace, en travers de la cour. L'ouvrage d'art le plus proche et le plus impressionnant auquel nous sommes allés rendre visite était le viaduc de Garabit, ouvrage d'art construit par Gustave Eiffel, pour permettre à la voie ferrée de franchir le cours de la Truyère.

le village d'Ispagnac en plein coeur du Parc national des Cévennes

 

  

Christian et Looping Gilles-François, Domy et Pierre-Eric Pierre-Eric Me, Corsair, Domy et Christian
 

Mais notre père, muté à Aix-en-Provence, devait reprendre son travail. Tous embarqués dans la «203», nous rejoignimes le sud de la France en descendant  les interminables lacets des routes cévennoles.  


Nous allons maintenant resider à Lambesc, un charmant village provençal situé à vingt kilomètres à l'ouest d'Aix-en-Provence et qui porte toujours les cicatrices d'un tremblement de terre survenu le 11 juin 1909 (magnitude "6" sur l'échelle de Richter), son église a perdu son clocher Spire, jamais reconstruit depuis.

 

Lambesc (Bouches-du-Rhône)

 

Le village de Lambesc

 

Le centre de Lambesc (nous avons vécu l'appartement indiqué par le carré) sur la place des Poilus, à côté de l'église ND de l'Assomption.


Nous avons vécu à Lambesc de nombreuses années, et j'ai passé mon adolescence parmi le thym, la lavande, les olives et les moutons. Nous étions inscrits à l'école élémentaire, un nouveau bâtiment situé sur les hauteurs du plateau Berthoir. Pour y arriver, nous devions traverser plusieurs des vieilless ruelles de Lambesc. Près de l'école dans la forêt de pins, était la maison de M.Saule, facteur et créateur en 1957 du groupe folklorique local "Lou Galoubet" dont Dominique fit partie durant plusieurs années, ce qui lui permit de voyager très tôt en dansant.

Le groupe folklorique "Lou Galoubet" (tambourine provençale) . L'église vue de notre appartement
 

  Ci-dessous, ma balade préférée à Lambesc, avec mon premier vélo un Peugeot parfois emprunté à mon insue par Domy (qui me l'a avoué bien plus tard):

Image de recherche visuelle

 

Lambesc est situé en Provence au sud de la Durance logeant içi la chaîne de la Trévaresse. Plusieurs fois en été, nous allions faire une promenade à Charleval, où venait d'être créée une des premières piscine extèrieure locale, assidûment fréquentée par des taons aux piqures douloureuses.

A mon arrivée à Lambesc, je fut placé dans le cours de fin d'études primaires de Mme Groulet, qui nous préparait à l'entrée en classe de sixième. Ce cours était mixte ce qui, après la stricte règle de l'école chrétienne d'Aumont-Aubrac, me semblait bien plus cool. J'y ai continué mon enseignement primaire durant les deux années de préparation au Certificat d'Education Primaire (CEP), avec M. Michel (surnommé "médor") vieil instituteur et fervant admirateur d'Yves Montand.

le Jacquemart de 1646    la fontaine du centre hôtel Cadenet Charleval dit «Sévigné» le moulin de la colline de Berthoir

J'ai adoré la nature environnante, où je me promenais souvent accompagné de notre chienne Berger belge  "Nora" qui nous avait  été offerte par des amis: MM David.

Cet amour de la nature alla même a nous faire ramener sur la place de l'église, des grenouilles trouvées dans les étangs voisins. 

Lors des périodes pluvieuses, nous nous transformions en chasseurs d'escargots, le long des murs de la route de Charleval.

À plusieurs reprises, seulement équipés de bougies, nous rampions longuement sous terre dans un étroit tunnel d'une conduite d'eau, dont les parois et le bassin étaient pleins de sangsues laissées par les moutons assoiffés. Nous rentrions également  par une soupirail dans les sous-sols en bien mauvais état, de l'hôtel de madame de Grignan au centre du village.


Armés de courage, nous marchions jusqu'à la chapelle de St. Anne-Goiron à proximité du monument consacré aux membres de la résistance locale, tués durant la seconde guerre mondiale par une opération des allemands. Le site est majestueusement calme et offre de belles vues sur la vallée de la Durance. C'est notre voisin à Lambesc de l'époque, "Pierrot" Gazhanes, désormais président de l'Association du "Vieux Lambesc", qui nous a fait connaitre ce bien bel endroit.

 


La place de l'église, le couvent de l'église Sainte-Terese (route de Pelissanne) et le mémorial de la Résistance.

Lambesc en été malgré la chaleur, avec ses champs, ses iris sauvages, les oliviers, les pins et les chants des cigales, il y faisait bon vive. Il suffisait d'y connaître les ruisseaux et les sources, où une simple promenade y etait un délice. Je me souviens aussi des délicieux cerisiers qui bordaient la route de Charleval.

A notre arrivés à Lambesc, l'approvisionnement en eau potable dans les appartements venait juste d'y être achevée, et je me souviens encore d'un voisin conducteur routier qui se lavait torse nu chaque matin, à la fontaine de la place. Nous nous sommes fait des amis avec les enfants à l'école, mais surtout dans le quartier. Je me souviens, de ceux des familles de la place, de droite à gauche: la famille MARTY, réfugiés républicains espagnols pauvres, dont le fils aîné, grand, sombre et mince et portait des lunettes, écoutait la radio avec des postes à galènede sa fabrication et parlait l'Espéranto. La famille THEVENET catholique praticante, dont l'aînée Marie-Joseph et ses soeurs chantaient à la chorale de l'église. Marie-France LEBRE dont le père Léonce, tenait le magasin de TV. 

Le père RAIMBAUD prêtre de l'église à cette époque, toujours vêtu de sa soutane et d'un chapeau noir, arpentait le parvis de l'église en lisant son missel et transportait les enfants dans sa vieille guimbarde jusqu'au patronage pour des projections de films.

La campagne lambescaine comportait pas moins de treize petits oratoires notamment sur son calvaire. Sur la place de l'église, à la sortie des mariages et baptêmes, les familles jetaient toujours à l'assistance quelques poignées de menues monnaies sur le sol bien poussiéreux.



  

 

Le corso fleuri de Lambesc (Domy est sur le char de la reine et celui de la fontaine de l'amour).
Au monastère de Sainte-Thérèse, route de Pelissanne, j'y frendait régulièrement visite à un frère franciscain, le père: "Don Buenner", qui avait un bureau et une bibliothèque d'une richesse exceptionnelle. Cet érudit cultivait ses géraniums dans un petit jardin clôturé. Sur son bureau, tronait un superbe bloc de quartz, noirci par la foudre, qui me fascinait avec sa coloration violette.
En visitant le "padré", je me suis inconsciemment approché d'un d'amour (platonique), d'une jolie brune aux cheveux longs et à la voix d'or comme sa mère, qui chantait dans le chœur de l'église et étudiait à l'école Jeanne d' Arc (école de filles précisément située dans le couvent Ste-Thérèse). Cette famille était originère de Marmande (Lot et Garonne). Le père militaire etait marié à l'organiste de l'harmonium, tous deux chrétiens très dévots. Ils avaient quatre enfants: trois filles et un garçon respectivement prénommaient: Marie-Joseph, Chantal, Anne-Marie et Bernard, ils fréquentaient assidûment l'église. 

Entre leur petite maison donnant sur la rampe montant de la rue principale et la "cure" était un grand bâtiment occupé par le Dr Sabatier, qui avait un fils unique, Christian. Au bas et face à la rampe, se trouvait un droguiste chez qui j'allais souvent chercher les bouteilles de gaz. De l'autre côté de la rampe et perpendiculaire à celle-ci, une étroite ruelle passait à la pharmacie.
Sur la place et au début de cette rue, se tenait une belle boulangerie où mes parents apportaient, le poulet dominical a rôtir. J'y ai découvert la délicieuse fougasse aux amandes, un pain patissier de forme ovale tailladé de feuilles. A proximité, vivait une jeune fille de Lyon qui pratiquait le violon sur sa fenêtre. Une rue courte et abrupte reliait la place de l'église à celle du marché (place Jean Jaurès).
 

  

Sur le viaduc  de l’ancienne voie ferrée   La pose pour tous         

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La place de l’église et la fête annuelle

Au dessus et à gauche de cette rue, se trouvait  le magasin de TV de MM Lèbre avec la plus jeune fille Marie-Blanche qui  dansait également au groupe "Lou Galoubet".
En outre, une maison occupée en été par les Français vivant au Maroc, la Manzanaresse qui avait un garçon et une fille de notre époque. A côté d'une ancienne voisine: Odile et ses parents âgés. Notre immeuble avec un couloir sombre et large qui menait à l'escalier du fond était toujours d'une frayeur extraordinaire en été. Sur notre palier, face à notre entrée résidaient épisodiquement des Marseillais: les Gazanhes qui venaient en été. Pierre Gazanhes, le plus jeune, aimait Lambesc alors que son frère aîné, ingénieur, peingnait des paysages locaux. Pierre portait d'épaisses lunettes, il dirige maintenant l'ancien musée de Lambesc et écrit un livre de 1992 sur la ville dont la population a quintuplé depuis 2000 (2000 à 10 000 habitants).
Après avoir passé mon certificat d'école primaire à Lambesc, j'ai été admis au centre d'apprentissage G1550 à Aix-en-Provence, surnommé par notre père "l'Université du galet chantant". Ce centre était enchassé entre l'Ecole Militaire Préparatoire et l'Ecole des Arts et Métiers d'Aix, avec une chapelle désaffectée dans laquelle sèchaient les planches de bois nécessaires pour apprendre notre métier. Les différents métiers y étaient formés durant trois années d'étude: chaudronniers, charpentiers, maçons ...
Nous rendions visites à notre grand-mère maternelle "Mamette" dans le quartier du "Paradis Sud" à Carqueiranne, dans sa petite maison de vacances avec son fils Claude et sa fille Colette.

Nous rendions également visite à "L'escadrille" la villa de Boulouris pour y rencontrer le grand-père et la grand-mère paternels. 

 

Visite avec Mamette à Marignane (SE-200) et Christian à Boulouris

la villa "L'escadrille" à Saint-Raphaël / Portail Boulouris et terrasse (été 1964)

Lors d'une visite à nos grands-parents paternels à Boulouris

retour-des-sablettes-carqueiranne.jpg De retour de la plage du Pradon à Carqueiranne, avec notre grand-mère maternelle

mamette-devant-sa-maison-a-carqueiranne.jpgMamette à Carqueiranne

portrait-de-mamette-oules-a-carqueiranne-003.jpg

Mamette à la fin de sa vie

mamette-francoise-et-rene-oules.jpgMamette à Paris avec son fils René et Françoise son épouse

Quand nous sommes allés à Marseille, très souvent, nous sommes allés au vieux port et aux passions parfois avant la "maison du fada" de Le Corbusier). Nous nagions dans l'étang de Berre, sur les plages de Massane ou de Varage. Il nous arrivait d'assister à des joutes nautiques à Martigues.Nous nous rendions également des journées à la plage des Lecques.
 


  La ville rayonnante de Le Corbusier (appelée «la maison de la fada»)

 


La plage de Varage sur l'étang de Berre en 1960                                                  la plage des Lecques

 
Au cours de l'été 1962 et une fois mon certificat de menuisier en poche, j'ai travaillé un mois chez un artisan à Aix. Mais le coût escessif des repas et le transport quotidien entre Lambesc et Aix rendaient l'opération non rentable. J'ai adoré le travail d'arpenteur adjoint dans une petite firme de consultants travaillant sous contrat pour EDF au développement de la Durance. Avec mes collègues, sous le commandement de l'ingénieur-arpenteur: M.Règne, j'ai mené des études sur les profils de canaux d'irrigation, suivis des calculs du volume de sol à éliminer (mesures de volume). J'ai également participé à la réalisation d'un nivellement de précision de la centrale de Salon de Provence. Bien que parfois difficile (les jours de mauvais temps n'existaient pas comme dans le bâtiment), nous travaillions parfois sous la neige. Mais cette vie partagée entre l'extérieur topographique et rejoindre les avions par la suite, me convenait tout à fait.

le canal de Provence

moi à 17ans

Le mariage en 1967 à Lambesc de Domy avec Maurice Peillon

Agé de 17 ans, j'avais une passion croissante pour les avions, notamment modernes basés à Istres ou Orange, qui survolaient fréquemment nos têtes. Malheureusement, ma myopie élevée native, m'interdit définitivement tout espoir de pilotage. Maisi désireux de m'approcher de ce monde, je m'enrôlais le 18 septembre 1963 dans l'Armée de l'air à Nîmes, pour une première période de trois ans comme Sous-officier.

Pendant mon entraînement militaire (peloton nr2 au Bataillon d'Instruction Militaire de Compiègnes-Royallieu en 1965)
 
Pendant trois mois, je faisais ma formation militaire au centre de formation de la base-école n ° 726 à Nimes-Courbessac. À la suite de cette formation, trois «spécialités» auxquelles j'ai eu le choix: secrétaire administrative, pompier ou cuisinier, j'ai choisi le premier et je me suis retrouvé sur l'école de travail n ° 720 à Caen- Carpiquet pour être formé au secrétariat (machine à frapper inclus). Le fait que l'accès au train «Mistral», j'ai été refusé lorsque je suis retourné d'un congé militaire en fin de compte, m'a fait manquer la base de répartition définitive d'amphi pour l'allocation et j'ai trouvé muté l'école de base n ° 702 au Cher Avord, place Personne ne voulait, la plupart des partenambres.
Je suis arrivé à Avord au chaud été, le week-end du 15 août 1964, presque désert. Après un court séjour en tant que précurseur d'une unité de soutien, avec le patron d'adjudant-chef de l'ancien B-26 Marauder, puis le sous-officier adjoint NCO, j'ai finalement été affecté aux pilotes de transport scolaire du Département de l'éducation (DE) Groupement Ecole No . 319). À cette époque, le GE319 était équipé du MD-312 Dassault "Flamand" MD-2 et du Douglas DC3 pour la navigation "astro" en faveur des équipages des bombardements. Au DE, j'avais la charge de l'équipement du maître-quart pour le vol individuel vers les étudiants (costume de vol, casque Guenault, règle de navigation, etc.) et envoi du message de disponibilité de l'avion, chaque matin envoyé au commandement des écoles basées à Villacoublay dont nous dépendions .
Je réalise mon premier vol dans la Force aérienne sur MD 312 à un lien aérien sur Villacoublay en tant que pilote avec mon chef direct, le lieutenant Butard (une «moustache» en pilotage). Caporal promu, je encadrais une section appelée BIM Compiègne. C'est là que j'ai découvert Paris.

 

Dassault MD 312 «Flamant»

De retour à Avord, j'avais quelques mois plus tard une permutation de la région parisienne pour la base aérienne n ° 104 Le Bourget-Dugny. Quand je suis arrivé sur cette base, il était stationné au 64e escadron de transport. Il s'agissait de deux escadrons: l'ET No. 1/64 "Béarn" équipé de bipoutres Nord 2501 "Noratlas" et l'ET 2/64 "Maine" équipé lui, de Breguet Br 765 "Deux ponts" et de Douglas DC 6B.

 
Nord 2501 Noratlas

Douglas DC 6 B n° 45472 (64-PK) de l'ET 2/64 Maine du Bourget - lieu d'escale (?) - date (?).

Bréguet Br.765 «Sahara»

      En 1966, j'ai rencontré Annick (appelée «Anne»), ma future épouse, qui était à l'époque, manipulatrice en radiologie à la clinique radiologique d'Arnouville-lès-Gonesse, dirigée à l'époque par les docteurs: Fihey et Lepic. Nous nous sommes mariés à Arnouville-lès-Gonesse l'été suivant.

Notre fils Christophe (chercheur au CNRS) est né en 1968 et Severine (professeur de français en collège) est née elle, en 1972.

 

Christophe, Anne and Séverine

Date de dernière mise à jour : 09/06/2022

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